Evaluation du risque biologique, questions-réponses

Biocompatibilité des dispositifs médicaux

Dans cet article, nous explorons les questions qui nous sont régulièrement posées lorsqu’on aborde l’évaluation biologique.

Lauriane Sauge, responsable des prestations Affaires Réglementaires et Qualité au sein de Cisteo MEDICAL, s’est prêtée à l’exercice d’abord sous forme de vidéo puis à l’écrit.

Qu'est-ce que l'évaluation du risque biologique selon l'ISO 10993-1 ?

L’évaluation du risque biologique selon la norme ISO 10993-1 est un processus d’analyse destiné à déterminer les risques potentiels pour la santé des patients ou des utilisateurs d’un dispositif médical. Elle prend en compte la biocompatibilité du dispositif, c’est-à-dire l’absence d’effets néfastes lorsqu’il est utilisé conformément à son objectif. Cette évaluation repose sur la nature du dispositif, son mode de contact avec le corps, sa durée de contact et son matériau.

 

Quels sont les principaux facteurs à considérer pour déterminer l'évaluation du risque biologique d'un dispositif médical ?

Les principaux facteurs à prendre en compte incluent :

  • La durée du contact avec le corps humain (court terme, moyen terme, long terme).
  • La nature du contact (contact direct avec le tissu ou contact indirect, tel que via des fluides corporels).
  • La localisation anatomique (contact avec la peau, les muqueuses, ou les tissus internes).
  • Le type de matériaux utilisés dans le dispositif, leur dégradation possible et les substances qu’ils pourraient libérer.
  • La fonction du dispositif, qui pourrait influencer son interaction avec les tissus ou organes du corps.

Quels types de tests sont requis selon la norme ISO 10993-1 ?

La norme ISO 10993-1 énumère différents tests en fonction du risque lié au dispositif, qui peuvent inclure :

  • Tests de cytotoxicité : pour évaluer la toxicité des matériaux sur les cellules.
  • Tests de sensibilisation : pour identifier si le matériau peut induire une réaction allergique.
  • Tests d’irritation : pour détecter une irritation des tissus.
  • Tests d’hémocompatibilité : pour analyser les effets du matériau sur le sang.
  • Tests de génotoxicité : pour déterminer si le matériau peut induire des mutations génétiques.
  • Tests de toxicité systémique : pour évaluer les effets toxiques généraux.
  • Tests d’implantation : si le dispositif est destiné à être implanté dans le corps.

Quels critères doivent être utilisés pour déterminer si un test est nécessaire ?

La nécessité d’un test est déterminée en fonction de l’évaluation du risque biologique initiale. Si un dispositif médical est destiné à un usage de faible risque et ne comporte pas de matériaux susceptibles de provoquer des réactions biologiques indésirables, des tests peuvent être jugés inutiles. En revanche, pour un dispositif plus complexe ou pour des dispositifs implantables ou à usage prolongé, une série de tests plus approfondis sera nécessaire.

Que faire si un test biologique est requis mais n'est pas applicable à un dispositif spécifique ?

Si un test biologique spécifique ne peut pas être réalisé, il est possible de justifier son absence par une évaluation des risques, en prenant en compte des données existantes, des expériences précédentes, ou des tests sur des dispositifs similaires. La norme ISO 10993-1 prévoit la possibilité d’exemption, mais chaque justification doit être bien documentée et prouvée scientifiquement.

Comment déterminer la durée de contact du dispositif avec le corps humain ?

La durée du contact est une des variables essentielles de l’évaluation du risque. Selon la norme ISO 10993-1, les dispositifs sont classés en trois catégories :

  • Contact de courte durée : moins de 24 heures.
  • Contact de moyenne durée : entre 24 heures et 30 jours.
  • Contact de longue durée : plus de 30 jours. La classification de la durée du contact détermine le type de tests requis.

Attention à ne pas oublier de prendre en considération l’usage répété du dispositif.

Est-ce que des tests in vitro sont suffisants pour tous les dispositifs médicaux ?

Non, bien que les tests in vitro soient souvent la première étape dans l’évaluation de la biocompatibilité, dans certains cas, des tests in vivo (sur des animaux ou dans des conditions réelles) sont nécessaires, en particulier pour les dispositifs implantables ou ceux qui sont en contact prolongé avec les tissus humains. L’évaluation doit être adaptée au type de dispositif et à la nature du contact avec le corps.

Comment l'évaluation du risque biologique est-elle documentée selon l'ISO 10993-1 ?

L’évaluation doit être documentée dans un rapport détaillé qui inclut une analyse des matériaux utilisés, des tests effectués, des résultats obtenus et des justifications scientifiques pour chaque décision prise. Le rapport doit permettre aux autorités compétentes et aux parties prenantes de comprendre les risques biologiques associés au dispositif et les mesures prises pour les minimiser.

En résumé, l’évaluation du risque biologique selon la norme ISO 10993-1 est un processus rigoureux visant à garantir la sécurité des dispositifs médicaux à travers des tests adaptés et une analyse approfondie de chaque dispositif et de ses matériaux.

En savoir plus

Lorsqu’il s’agit d’évaluation biologique, il est souvent difficile de savoir par où commencer. Jusqu’où faut-il aller dans les tests ou les justifications ? Ces questions reviennent fréquemment et peuvent générer une certaine incertitude.

Si vous avez besoin de support, nous sommes là pour vous aider notamment grâce à :

BON A SAVOIR : Dans le cas d’un accompagnement, celui-ci est éligible au dispositif d’aide Diag DM.

Decoration bloc gris

Pour en savoir + prenez un rendez-vous découverte avec l'un de nos spécialistes et parlons de vos projets !

Decoration bloc gris
Découvrir la suite